Notre monde se disloque sous les coups de butoirs du chacun pour soi, celui-ci étant justifié par le gonflement d’un ego qui se veut supérieur. Nous sommes tellement désespérés de prouver que nous valons plus qu’un être humain normal que nous échinons 24 heures sur 24 pour attirer l’attention et les bravos. Cela peut être au prétexte de l’exceptionnalité de notre intelligence ou la puissance de notre force. Certains vont même jusqu’à manger des dizaines de saucisses pour attirer l’attention. Toutes ces façons de faire s’accompagnent d’une pensée complexifiée appliquée à un champ d’intérêt rétréci. Cette déviance de l’esprit nous empêche d’appréhender une vision appropriée de notre situation collective et, ensuite de nous appliquer à la résoudre. C’est ainsi que la la pensée complexe est un poison.

On le sait mais on continue quand même

Nous savons ce qui se passe au loin. Les auspices sont mauvais. L’horloge fait tic-tac. L’horizon est obscurci. Néanmoins, notre peur d’échouer, de tomber et de mordre la poussière ne relâche pas son emprise. La terreur du rejet et de l’indignité sont trop fortes. Alors nous continuons, enfermés dans une sombre routine qui fait de nous des complices de la destruction annoncée.

Cliquez sur le lien suivant si vous voulez en savoir plus sur les raisons pour lesquelles l’horloge tourne maintenant :

https://isabellevarittomarcou.com/covid-19-our-civilization-has-come-to-a-breaking-point/

In the link below, Timi Ećimović, Rector and Professor at the World Philosophical Forum in Athens, Greece, discusses global citizenship and the conditions for harmony on Earth. If we do not amend our activities, he forecasts the extinction of our species during this current XXIst century. 

https://www.un.org/en/chronicle/article/philosophy-true-harmony-global-citizenship

Le sens de la vie est simple, mais nous sommes entrainé.e.s à penser complexe. (Image : Eco Pramono from Pixabay)

On pourrait sauver l’humanité si on pouvait y penser

Pourquoi agissons-nous ainsi ? Pourquoi n’allons-nous pas tous forcer les changements nécessaires qui protégeraient la nature et sauveraient l’humanité ? En tant que peuple uni de ce monde, nous pourrions imposer notre volonté aux élites. Pourquoi ne pas faire une grève massive qui mettrait en péril l’économie mondiale. Je parie que cela attirerait l’attention des dirigeants. Ou encore, nous pourrions arrêter de manger du poisson et de la viande en masse. L’industrie de la pêche et les producteurs de viande reconsidéreraient leurs méthodes intensives et cruelles. Simple, n’est-ce pas ? Je vous dis ce qui ne marche pas ici : c’est trop simple. La pensée complexe est un poison qui ronge notre espace mental et il ne reste rien pour la simple évidence.

Nous sommes conditionnés pour penser complexe

La simplicité n’est pas notre façon de penser, si bien que la logique ne peut être perçue. La logique est souvent simple. Il se trouve que notre esprit ne peut pas saisir ce qui est simple, au sens de ce que l’être, qui accepte la normalité humaine, peut percevoir. La pression culturelle nous conditionne à un rejet de la simplicité par rejet de la normalité. Elle nous apprend à trouver l’estime de soi dans un fantasme d’exceptionnalisme qui nous coupe des questions humaines et vivantes. Par conséquent, nous effaçons spécifiquement et inconsciemment les sens du vivant, si simple et normal, de ce qui mérite l’attention. Par opposition, ce qui est artificiel et complexe suscite notre intérêt. C’est de cette façon que la pensée complexe est un poison.

La complexité est une valeur qui nous enferme dans des spécialités intellectuelles qui ne servent pas le vivant. (image : Gerd Altmann from Pixabay)

Nos esprits sont enfermés dans de petits espaces

Nos esprits sont enfermés dans de petits espaces où nous répétons un nombre limité de tâches censées prouver une spécialisation et une maîtrise conditionnant la reconnaissance sociale. Mais les tâches en elles-mêmes n’ont aucun sens en termes d’enjeux humains et vivants. Nous ne les poursuivons pas en tant que membres de communautés incluses dans un environnement naturel limité. Par conséquent, nous ne les poursuivons pas dans le but de fournir ce dont les humains ont besoin pour atteindre un bien-être raisonnable. De plus, nous ne tenons pas compte de la nécessité de permettre le renouvellement des ressources. Nos efforts sont énormes mais compulsifs et désespérés car ils ne procèdent pas d’une pensée simple et logique.

Nous prenons des décisions hystériques pour des raisons émotionnelles non reconnues qui trouvent leur origine dans l’idéologie culturelle : la peur de l’anéantissement en tant qu’êtres isolés plongés dans un environnement cruel. Tout ce que nous voulons, c’est obtenir l’argent nécessaire à la survie physique et mentale. Ce faisant, nous occultons les principes de vie qui rendent notre existence possible. Les bouchers préparent et vendent de la viande, les informaticiens créent des programmes, les agents d’assurance vendent des polices, les astronautes traversent l’espace dans des fusées, les politiciens se présentent aux élections, les milliardaires font des tas d’argent. C’est ainsi que les choses empirent et que la pensée complexe est un poison.

L’économie est monstrueuse

Vous pourriez dire. Hey ! Certaines personnes travaillent sur des choses importantes comme transformer l’économie en une économie verte. Vraiment ? L’économie ne peut pas être verte puisque l’économie est une machine qui travaille à aspirer toujours plus d’argent depuis la Terre jusqu’au poches des milliardaires. Son objectif principal s’appelle la croissance, c’est-à-dire la conquête de toujours plus d’argent. Comment une économie qui vise la croissance éternelle pourrait-elle être durable et verte ? Le label vert n’est qu’une nouvelle opportunité de produire plus en trompant les consommateurs avec de fausses vertus.

Par exemple, les voitures électriques n’apportent rien, ou presque, à l’environnement, puisqu’il faut produire de l’électricité pour recharger les batteries. Si ces voitures sont fabriquées comme elles le sont, c’est pour une seule raison : elles sont plus chères que les anciennes voitures ordinaires, selon le principe de la conquête de l’argent au détriment de la richesse de la vie. De plus, l’interdiction des vieilles voitures, qui appartiennent la plupart du temps à la classe moyenne et inférieure, n’a pour but que le profit du marché, car elles obligeront à acheter des voitures neuves.

Pourquoi cette incapacité à penser simple?

La pensée complexe est un poison qui nous empêche de voir le non sens de nos comportements. (Image: Peggy Marco de Pixabay)

La complexité est le résultat d’un déni d’une l’évidence qui est là, dehors, dans le ciel, l’eau et la Terre, ces éléments vivants dont nous dépendons. Pour nous reconnecter à ces sens essentiels, nous devons nous souvenir que nous sommes des êtres vivants et, pour y parvenir, en faire l’expérience. Nous avons besoin de voir le soleil se lever et décliner, de planter des graines et de récolter les moissons. Et aussi, de moudre la farine, cuire le pain, cueillir les fruits et tirer le vin. Nous nous réjouissons de dormir en plein air et d’entendre le bruit des feuilles qui claquent au vent. Et de sentir les cycles des saisons monter et descendre dans notre sang. C’est ainsi que nous abandonnerons la complexité qui nous tue.

La peur claque la porte de la logique

Au lieu de cela, nous nous transformons en rouages à l’intérieur d’une immense machine que personne ne contrôle mais que tous servent : l’économie. Nous nous soumettons en échange de la promesse d’une survie étriquée sans avenir au dépend des autres, moins chanceux. Notre énergie mentale se concentre sur des urgences fabriquées. Nous sommes si focalisés sur l’idée de performer et de prouver que nous sommes de bons soldats dans cette guerre sans merci qu’il ne reste aucune capacité cérébrale pour saisir ce qui compte. Nous courons dans des roues comme des hamsters, la tête penchée, les yeux rivés au sol, parce que la panique colonise nos esprits et la vide de la simple évidence : notre tour de déchoir viendra.

Comment libérer notre esprit

Voici une liste d’actions qui libère l’esprit des non-sens qui affaiblissent notre allégeance à la vie. Elles sont à même de réinitialiser notre réflexion en l’alimentant avec des sens constructeurs d’humanité.

Cette liste n’est pas exhaustive. Elle donne quelques idées que chacun d’entre nous est appelé à s’approprier et à développer selon sa propre personnalité et sa créativité, et selon le soutien et les conditions disponibles à proximité. Si chacun d’entre nous fait un pas en avant, nous pouvons changer le cours de la réalité actuelle d’une manière étonnamment efficace et profitable à tous et toutes.

  • Créer de petites communautés de proximité où règne la solidarité : cela supprimera la plupart des peurs qui envahissent nos esprits, comme celle d’être nul, seul, inutile et sans valeur.
  • https://up-magazine.info/en/societe/territoires/56536-les-petites-villes-et-les-gros-villages-sont-lavenir/?login=true
  • Observez que la vraie beauté réside dans la sensibilité. Cela vous rendra fier d’être un être humain chaleureux.
  • Exprimez sincèrement vos sentiments et vos émotions : cela vous permettra de vous reconnecter avec les fondements de notre humanité.
  • Ressentez l’appel de la vérité qui vient des profondeurs de l’être et dites-là en toutes circonstances. Elle vous aidera à trouver la paix au dedans et au dehors.
  • Nourrissez votre esprit de sens de beauté : histoires d’amour, histoires de couples et de familles sympathiques, découvertes de cultures et de paysages, observations de la nature et des animaux, pratique des arts et écoute de musiques douces.

Travail et environnement

Le poison de la pensée complexe se dissout au contact des éléments naturels. (Image : Ildigo de Pixabay)
  • Travailler au contact des éléments vivants : cela réinstallera l’évidence de ce qui compte.
  • Quittez l’économie régulière et la pression de l’idéologie patriarcale de supériorité qui nous lie à la violence. Vous pouvez le faire en devenant entrepreneur.e indépendant.e, artisan, agriculteur.trice, artiste, etc.
  • Réintroduisez des plantes et des animaux dans les villes : la proximité de la vie sauvage réaffirme le savoir que nous appartenons à un ensemble vivant.
  • Éteignez la télévision et tous les écrans et passez plus de temps à l’extérieur : cela empêchera les images de violence d’éroder votre véritable passion pour la vie.
  • Aidez la nature à guérir ses processus vivants.

Nous pouvons réaliser n’importe quelle prouesse

Nous avons tous besoin de reconnaître dans l’intimité du soi que la Beauté, c’est-à-dire la Vie, mérite d’être sauvée puisque rien d’autre ne motive notre envie d’être. Nous devons reconnaître que nous sommes des êtres d’idéaux et foncer. Nos élites sont les moins capables d’initier ce changement radical car elles sont les plus endoctrinées par des idées de supériorité qu’elles servent et auxquelles elles s’accrochent. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. En tant que peuple du monde, nous pouvons réaliser toutes les prouesses.